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Conseils d'écriture
Définition & technique
News policière
Objectif : …crire une nouvelle policière de plusieurs pages en vous laissant guider par les douze Ètapes du parcours suivant.
 
…tape 1 : Construire líintrigue
 
Vous savez maintenant comment est Ècrite une nouvelle et vous connaissez sans doute beaucoup de romans policiers, par la lecture ou les feuilletons tÈlÈvisÈs. Un rÈcit policier pose un mystËre, une Ènigme ‡ dÈcouvrir : un meurtre a ÈtÈ commis. Qui est líassassin ?
La seule grande difficultÈ que vous allez rencontrer pour Ècrire une nouvelle policiËre sera díinventer la solution en mÍme temps que le mystËre : vous níÍtes plus le simple lecteur qui dÈcouvre progressivement líÈnigme. Vous Ítes le scÈnariste qui la construit.
Le pari est de construire une intrigue rigoureuse et de mener le suspens jusquí‡ la fin. Donc, abandonnez tout de suite les idÈes de meurtres en sÈrie, de dÈtails horribles, díinondations díhÈmoglobine. La meilleure histoire de la classe sera celle qui ne permettra la dÈcouverte du coupable que dans le dernier Èpisode !
Voici une suite díÈlÈments qui doivent obligatoirement figurer dans votre Ènigme. Seul (e) ou par groupes de trois ÈlËves, vous allez líinventer pas ‡ pas.
 
Le crime
Qui a tuÈ qui ?
Pourquoi ?
O˘ ? Quand ? Comment ?
Choisissez la victime, le coupable, le mobile, les circonstances.
Inventez dËs maintenant une fausse piste : deux suspects possibles, dont le vrai coupable, deux mobiles, deux alibis.
 
Pour vous inspirer, consultez les catalogues díÈditeurs spÈcialisÈs dans les collections policiËres. Les rÈsumÈs des livres vous donneront des idÈes díintrigues.
 
Par exemple
La malÈdiction du corbeau, Jean-Paul NoziËre, Collection Je Bouquine, Bayard Presse.
Maxime et son grand-pËre ont dÈcouvert que le prÈcÈdent propriÈtaire de leur maison a ÈtÈ assassinÈ. Par qui ? Pourquoi ? Cet assassinat a-t-il un rapport avec le sabotage de la fusÈe Ariane qui vient díexploser ?
 
Collection Le Masque :
George Baxt, Par Èlimination
LíhÈritage du millionnaire Andrew Graymoor Èchoira au dernier survivant de ses dix enfants adoptÈs. Le compte ‡ rebours peut commencerÖ
 
John Dickson Carr, Meurtre aprËs la pluie
Un homme ÈtranglÈ sur un court de tennis, une demi-heure aprËs un violent orage. Et sur le sol dÈtrempÈ, aucune autre trace que celles de la victimeÖ
 
Agatha Christie, Le crime de líOrient-Express
Un wagon de líOrient-Express bloquÈ par les neiges, et dans un compartiment, un AmÈricain lardÈ de douze coups de couteau.
 
Agatha Christie, La fÍte du potiron
Au cours des rÈjouissances de Halloween, une fillette bavarde et menteuse síest vantÈe publiquement díavoir assistÈ ‡ un meurtre des annÈes plus tÙt. Ce níÈtait guËre prudentÖ Elle a ÈtÈ assassinÈe. Poirot enquÍteÖ
 
Ruth Rendell, La danse de SalomÈ
Patrick Selby est mort díun arrÍt du cúur consÈcutif ‡ des piq˚res de guÍpes. Mais les gens parlent, parlentÖ Et le Dr Greenleaf, qui a donnÈ le permis díinhumer, commence ‡ se poser des questionsÖ
 
Le mobile
 
Les mobiles des crimes sont toujours un peu les mÍmes. Choisissez-en un parmi ceux-ci et dÈveloppez-le :
ï argent (capter un hÈritage ; bÈnÈficier díune assurance vie ; síapproprier un billet de loto gagnant, etc), vol (díun tableau, díun bijou, díun timbre de collection, des actions díune mine díor, díun manuscrit miraculeusement retrouvÈ, des plans díune nouvelle fusÈe, etc)
ï amour, jalousie (toutes les situations du crime passionnel)
ï ambition (pour obtenir un poste de dirigeant dans une sociÈtÈ quelconqueÖ)
ï mauvaise conscience (faire taire un maÓtre chanteur ou un tÈmoin gÍnant)
ï vengeanceÖ
 
Le brouillage des pistes
 
DÈterminez la maniËre dont le coupable a brouillÈ les pistes pour Èviter díÍtre accusÈ :
ï alibi bien prÈparÈ (prÈciser : lieux, heures, tÈmoins)
ï meurtre dÈguisÈ en suicide ou en accident
ï disparition du cadavre (de líhÙpital, de la morgueÖ)
ï dÈguisement de líassassin (perruque, postiche, impermÈable, hauts talons, etc)
ï faux indices : piËces ‡ conviction qui accusent quelquíun díautre
ï dÈtails mystÈrieux et insolites : cadavre cachÈ dans un Ètui de contrebasse, ÈtranglÈe de six bas de tailles et de couleurs diffÈrentes, victime aux pieds bandÈs, etc.
ï effacement ou trucage des empreintes
ï arme du crime inattendue et diabolique (coups de tÈlÈphone affolants, piq˚re de guÍpe dÈclenchant une allergie mortelle, poison dans le g‚teau de mariage, etc.)
ïÖ sans oublier le traditionnel meurtre en lieu clos : chambre fermÈe de líintÈrieur, bateau en pleine mer, chalet de montagne isolÈ par la neige
 
Les indices et les preuves
 
Des indices doivent trahir le coupable et amener le dÈtective ‡ la vÈritÈ : des indices matÈriels, une phrase prononcÈe, deux tÈmoignages qui ne concordent pas, un testament truquÈ, la copie díun acte díÈtat civilÖ
Les preuves, qui vont confondre le coupable et servir au procËs, peuvent Ítre de diffÈrents ordres : journaux anciens, dÈcalage horaire, ticket díautoroute, film de camÈra de surveillance, empreinte digitale, test scientifiqueÖ
 
La narration de líhistoire
 
Le plus simple est díÈcrire votre nouvelle ‡ la troisiËme personne : le rÈcit se raconte de lui-mÍme et le narrateur níapparaÓt pas. Dans ce cas, personne ne dit JE en dehors des dialogues, et vous-mÍme, tÈmoin ou enquÍteur, enquÍtrice, níapparaissez pas dans líhistoire.
Dans les rÈcits classiques, líhistoire de líenquÍte est souvent racontÈe par un ami du dÈtective qui observe, note, etÖ ne comprend rien : cíest le personnage auquel le lecteur síidentifie. De la mÍme maniËre, vous pouvez Ècrire votre rÈcit ‡ la premiËre personne, en faisant raconter líhistoire par un (e) journaliste tÈmoin. Vous pouvez Ègalement, dans ce cas, apparaÓtre dans líhistoire, en tant que tÈmoin, ou ami (e) de líenquÍteur.
Il níest pas conseillÈ díÍtre ‡ la fois le dÈtective et le narrateur de líhistoire : en effet, dans ce cas, il est trËs difficile de ne pas rÈvÈler trop vite la solution !
 
Voici un exemple, tirÈ díune nouvelle díAgatha Christie. Vous pourrez comparer líexposÈ du mystËre, au tout dÈbut de la nouvelle, et la solution qui, ‡ la derniËre page, y rÈpond exactement :
 
1. Le mystËre
LA TRAG…DIE DE MARDSON MANOR
 
Jíavais ÈtÈ appelÈ hors de la capitale durant quelques jours et, ‡ mon retour, je trouvai Poirot occupÈ ‡ boucler sa petite valise.
ó A la bonne heure, Hastings, je craignais que vous ne soyez pas revenu ‡ temps pour míaccompagner.
ó On vous a donc appelÈ ‡ líaide quelque part ?
ó Oui, bien que je doive admettre, díaprËs les apparences, que líaffaire ne semble pas passionnante. La compagnie díassurances, LíUnion de líOuest, mía demandÈ díenquÍter sur la mort díun certain Maltravers qui avait contractÈ chez eux, quelques semaines plus tÙt, une assurance sur la vie pour la belle somme de cinquante mille livres !
ó Vraiment ? míexclamai-je intÈressÈ.
ó Il y avait, bien s˚r, la clause habituelle soulignant líÈventualitÈ díun suicide. Dans le cas o˘ le client se serait tuÈ volontairement au cours de la premiËre annÈe, líassurance aurait ÈtÈ annulÈe. Mr. Maltravers a ÈtÈ d˚ment examinÈ par le mÈdecin de la compagnie et, bien quíil soit un homme ayant lÈgËrement dÈpasse le bel ‚ge, il fut reconnu comme jouissant díune santÈ robuste. Quoi quíil en soit, mercredi dernier, cíest-‡-dire avant-hier, le corps de Maltravers a ÈtÈ trouvÈ sur le terrain de sa propriÈtÈ en Essex, Mardson Manor, et la cause de sa mort serait une sorte díhÈmorragie interne. Ce fait, par lui mÍme, níaurait rien de singulier, mais de sinistres rumeurs se rapportant aux difficultÈs financiËres de Maltravers traÓnaient dans líair depuis peu et líUnion de líOuest a dÈcouvert, sans doute possible, que le gentleman en question Ètait ‡ deux doigts de la faillite. Cela change considÈrablement les choses. De plus, il avait une femme jeune et belle. On soupÁonne quíil aurait pu ramasser tout líargent liquide dont il disposait pour payer líassurance-vie dont son Èpouse bÈnÈficierait et quíensuite, il se serait suicidÈ ! Une telle histoire nía rien díexceptionnel. En tout cas, mon ami, Alfred Wright, qui est un des directeurs de líUnion de líOuest, mía demandÈ de dÈcouvrir la vÈritÈ sur cette affaire, mais, comme je vous líai dit, je níai pas grand espoir de rÈussir. Si sa mort avait ÈtÈ causÈe par un arrÍt du cúur, je serais plus optimiste. Cíest l‡ un verdict qui peut toujours passer pour un aveu díincapacitÈ du mÈdecin local, ignorant la vÈritable cause du dÈcËs de son malade. Mais, quand il y a hÈmorragie, aucune erreur níest possible. Cependant, tout ce que nous pouvons faire est de chercher des renseignements utiles. Cinq minutes pour boucler votre bagage, Hastings, et nous prendrons un taxi pour gagner la gare.
 
2. La solution
Jíavouai :
ó MÍme ‡ prÈsent, je ne rÈalise pas trËs bien ce crime et son exÈcution !
ó CommenÁons par le commencement. Nous avons une jeune femme clairvoyante et calculatrice qui, connaissant la dÈb‚cle financiËre de son mari et lasse díun compagnon vieillissant quíelle níavait ÈpousÈ que pour son argent, pousse ce dernier ‡ contracter une importante assurance sur la vie en sa faveur. Ceci fait, elle cherche le moyen díaccomplir son dessein. La chance le lui offre ! LíÈtrange aventure racontÈe par le jeune officier ! LíaprËs-midi suivant, lorsque Monsieur le Capitaine est en haute mer, comme elle le pense, elle et son mari fl‚nent sur les pelouses et jíimagine leur dialogue : ´ Quelle bizarre histoire Black nous a racontÈe, hier soir au souper, observe-t-elle. Un homme peut-il vraiment se suicider de cette faÁon ? Montrez-moi si cíest possible ? ª. Le pauvre fou lui montre, il place líextrÈmitÈ du fusil dans sa bouche. Elle se baisse et pose la main sur la g‚chette, riant en levant les yeux sur lui : ´ Et maintenant, monsieur, conclut-elle friponne, supposons que je presse la g‚chette ? ª. Et alorsÖ Et alors, HastingsÖ Elle la presse !
 
Agatha Christie, La tragÈdie de Mardson Manor, in Les enquÍtes díHercule Poirot, © Librairie des Champs …lysÈes, 1968.
 

…tape 2 : VÈrifier la prÈsence des ÈlÈments indispensables ‡ líintrigue
 
Petite liste pour vÈrifier la construction de votre Ènigme :
 
ï Qui est la victime ?
ï O˘, quand, comment et par qui a-t-elle ÈtÈ trouvÈe ?
ï Par qui líintrigue est-elle racontÈe ?
ï Quels sont les indices ?
ï Qui est coupable ?
ï Qui est díabord suspectÈ (e) ?
ï Pourquoi ?
ï Comment le coupable síy est-il pris ?
ï Comment le coupable a-t-il dissimulÈ son crime ?
ï Par quelles preuves le coupable est-il dÈmasquÈ ?
 
…tape 3 : RÈdigez un rÈsumÈ de líintrigue
 
RÈdigez votre projet díintrigue sous forme de fait-divers et en vous inspirant du fait-divers suivant. Vous prÈsenterez la fausse piste que vous aurez inventÈe en líintroduisant dans votre texte, par exemple, par la phrase suivante : ´ On a díabord soupÁonnÈ M. X. (ou Mme Y.) qui avaitÖ Il a ÈtÈ arrÍtÈ puis rel‚chÈ, parce queÖ ª
 
…tape 4 : PrÈsenter oralement son texte ‡ la classe
 
En prÈsentant oralement votre texte ‡ líensemble des camarades de la classe, vous pourrez vÈrifier si votre intrigue est cohÈrente, si elle est assez complËte pour Ítre comprise.
Servez-vous du questionnaire de líÈtape 2 pour apporter, ‡ votre tour, des conseils ‡ vos camarades, pour leur faire des suggestions Èventuelles au cas o˘ leur histoire vous paraÓtrait trop compliquÈe ou peu originale.
 
…tape 5 : CrÈer des personnages
 
Vous voici parvenus ‡ une Ètape bien plaisante : il síagit ici de crÈer les caractÈristiques de vos principaux personnages : la victime, le coupable, líautre suspect, et surtout votre personnage principal : le dÈtective.
Utilisez une fiche bristol. Vous pourrez líorner díun dessin ou díune photo dÈcoupÈe dans un magazine, Ceci vous aidera pour dÈcrire votre personnage.
Voici un modËle de fiche qui vous aidera ‡ inventer. Bien entendu, tous les dÈtails qui figureront sur la fiche ne seront pas tous repris dans votre texte, mais ils vous aideront ‡ imaginer vos personnages.
 


Fiche pour crÈer un personnage
 

Nom/PrÈnom/Surnom :
 
Portrait physique
1. Sexe :
2. ¬ge :
3. Taille et poids :
4. Visage (couleur des cheveux, yeux, peau, nezÖ) :
5. Silhouette :
6. Apparence (soignÈ/sale, beau/laid) :
7. Signes particuliers (cicatrices, ticsÖ) :
8. Maladies :
9. VÍtements habituels :
10. Accessoires habituels (pipe, bijoux, lunettesÖ) :
 
Situation familiale et sociale
 
1. Classe sociale (modeste, moyenne, haute) :
2. MÈtier/fonction (travail, horaire, salaire) :
3. …ducation (durÈe, Ècoles, matiËres favorites ou pas, cultureÖ) :
4. Vie familiale (parents vivants ? sÈparÈs ? divorcÈs ? orphelin ? Leur mentalitÈ,
leur cadre de vie, leurs habitudes/qualitÈs/dÈfauts) :
5. Valeurs morales (honnÍtetÈ, honneur, courage, patience, respect, tolÈrance ou le contraireÖ) :
6. Situation familiale (cÈlibataire, mariÈ, divorcÈÖ) :
7. NationalitÈ :
8. Place sociale : effacÈe ou forte (clubs, associationsÖ) :
9. ActivitÈs de loisirs : lectures, journaux, sports, bricolageÖ :
 
Portrait psychologique
1. CaractËre (nerveux, apathique, sentimental, rÍveur, colÈreuxÖ)
2. Attitude face ‡ la vie (actif, militant, suiveur, rÈsignÈ, dÈsillusionnÈÖ) :
3. Complexes personnels (peurs, superstitions, obsessionsÖ) :
4. Niveau díintelligence :
5. CapacitÈs particuliËres (maths, littÈrature, cinÈma, informatiqueÖ) :
6. Relations avec les autres (extraverti, introvertiÖ) :
7. QualitÈs (imagination, logique, intuitionÖ) :
 
VÈrifier que tous ces ÈlÈments sont cohÈrents entre eux. En modifier certains au besoin.
 
(DíaprËs Louis Timbal-Duclaux, JíÈcris des nouvelles et des contes, © …crire aujourdíhui, 1993, numÈro spÈcial)
 

Voici un modËle de fiche remplie pour un cÈlËbre personnage díenquÍteur :
 
Nom : MAIGRET
PrÈnoms : Jules, FranÁois, AmÈdÈe
NÈ ‡ : Saint Fiacre par Matignon, ‡ 25 km de Moulins (Allier).
 
Portrait physique
 
Sexe : Masculin
¬ge dans les romans : proche de 50 ans.
Taille : 1,80 m,
Poids : 110 kg
Cheveux : Èpais, ch‚tain, avec les tempes argentÈes.
Silhouette : Puissante et forte. Embonpoint.
VÍtements habituels : Costume, chemise blanche, bretelles et gilet, Èpais pardessus, chapeau.
 
Situation familiale et sociale
 
Parents : Fils unique díEvariste Maigret, rÈgisseur du ch‚teau de Saint Fiacre, honnÍte, scrupuleux, taciturne. Orphelin vers lí‚ge de 8 ans ; se souvient peu de sa mËre.
…tudes : Ètudes (inachevÈes) de mÈdecine ‡ Nantes.
Situation familiale : MariÈ ‡ Louise, Alsacienne, fille díun ingÈnieur des Ponts et ChaussÈes. Paisible, grassouillette, bonne cuisiniËre, simple, solide, douce, calme, tendre, admirative. Excellente entente conjugale. Sans enfant.
Adresse : 130, bd Richard-Lenoir, Paris-XIe, 4e Ètage.
 
Portrait psychologique
 
Habitudes : Fume la pipe ; se frotte la tÍte ‡ rebrousse-poil ; ne danse pas ; nía pas le permis de conduire ; níaime pas les sucreries ; aime les plats mijotÈs ; parle quelques mots díallemand ; comprend líanglais et le breton.
Expressions favorites : ´ Je ne crois rien ª ou ´ Rien du tout ª, ´ Vous ne pouvez pas comprendre ª.. Níaime pas rester ‡ Paris sans sa femme. Oublie rÈguliËrement son Ècharpe.
BlessÈ trois fois dans sa carriËre.
MÈthode : Ècoute, rÈunit un faisceau díindices mais se fie surtout ‡ son intuition. DÈteste la police scientifique et le raisonnement logique.
 

…tape 6 : Se documenter
 
Pour que votre intrigue soit passionnante ‡ lire, il est important díapporter autant de soins au cadre quíaux personnages. Pour cela, vous vous documenterez au CDI avec votre Èquipe.
Cherchez des cartes de la rÈgion que vous avez choisie. Consultez un plan de la ville (calendrier des PTTÖ). …crivez ‡ líoffice du tourisme de la ville concernÈe.
Si vous avez choisi une autre Èpoque que la nÙtre pour un Èpisode, pour expliquer un mobile, vous devez si possible consulter des manuels díhistoire, des journaux de líÈpoque, vous renseigner sur les voitures, les objets de la vie quotidienne. Líaide de votre professeur díhistoire sera la bienvenue ; la consultation de certains sites díInternet souvent prÈcieuse.
De mÍme, pour Èviter des erreurs, il est indispensable de se renseigner sur le fonctionnement de la justice franÁaise. Votre connaissance des tÈlÈfilms amÈricains sera ici un handicapÖ Consultez plutÙt le professeur díÈducation civique !
 
…tape 7 : Comment commencer ?
 
Le dÈbut du rÈcit.
Vous allez Ècrire la scËne díexposition de líintrigue. Il ne síagit pas de la scËne du crime, qui sera racontÈe ‡ la fin de líhistoire, mais de la scËne de la dÈcouverte du mÈfait.
Cette scËne comportera deux parties successives :
ó la mise en scËne díun personnage dÈcrit dans sa vie quotidienne, qui ne se doute de rien et qui va dÈcouvrir le mÈfait. Vous dÈcrirez des actions quotidiennes, banales ;
ó la dÈcouverte du mÈfait, avec certains dÈtails parmi lesquels figurent ó bien cachÈs parmi de nombreuses autres remarques ó les indices qui trahiront le coupable ‡ la fin.
Níoubliez pas de montrer líÈmotion, la frayeur du personnage qui dÈcouvre le mÈfait.
DÈcrivez la scËne de maniËre progressive, pour entretenir le suspens : le lecteur doit se poser des questions importantes ‡ la fin de cette scËne.
 
Voici un exemple ;
 
Le soir o˘ cette histoire a commencÈ, on avait vraiment bien entendu le couinement de la micheline au passage du Nantes-Lyon vers Les Rosiers. Le temps se mettait au doux. Parti comme cíÈtait, Áa devait dÈj‡ síÍtre levÈ en mer, et ces sapristi de mouettes ne tarderaient point ‡ síen retourner chez elles. Ce ne sont pas des oiseaux bien intÈressants, Áa, les mouettesÖ
Il devait Ítre dans les cinq heures - cinq heures et demie au croisement de la route nationale qui longe la Loire avec la cÙte de La Croix, entre Gennes et Saumur, ou, pour mieux dire, entre Saint-Hilaire-Saint-Florent et ChÍnehutte-les-Tuffeaux, juste avant La Mimerolle.
L‡, il y a díabord eu comme un grand crac assez mou. Un fracas de tÙle. Et puis juste aprËs, le long gargouillis de PÈrigault Marcel, comme un siphon moitiÈ bouchÈ :
ó Nom de Dieu de Bon Dieu de Nom de Dieu de Bon Dieu ! clapotait la gorge en lavabo de PÈrigault ; et il se mit ‡ dÈvaler le coteau, les Èpaules en arriËre et les bottes en avant, comme un ours dans un cerceau. [Ö]
La borne, on ne la voyait plus. Il y avait une deux-chevaux, une nouvelle, une Diane, empalÈe dessus. Dedans, on distinguait un emberlificotis de voiles noirs, jupes noires, crucifix et chapelets noirs, tout sens dessus dessous ; ‡ líavant, du cÙtÈ du conducteur, un visage Èmergeait du pare-brise comme un monstrueux bubon qui sanguinolait sur le capot blanc.
Au-del‡, la Loire rosissait avec son sourire agaÁant de vieille chatte sur un poÍle. La borne Michelin, moderne rempart de vertu, líavait prÈservÈe de ces religieux cadavres. Sans elle, tout ce petit monde aurait plongÈ tout droit.
Le mÈlange díaff˚tiaux de bonnes súurs et de sang aqueux comme le fond díun saladier de tomates avait laissÈ PÈrigault de líautre cÙtÈ de la route frappÈ díune terreur sacrÈe qui avait arrÍtÈ net son dÈgorgement de Nom de Dieu de Bon Dieu. [Ö]
Il arrÍta soudain : au milieu du front, il y avait un trou entourÈ de poudre griseÖ
Pour Ítre morte, elle Ètait morte, cíÈtait s˚r.
 
Alix de Saint-AndrÈ, Líange et le rÈservoir de liquide ‡ frein, © Gallimard, SÈrie noire, 1994.
 

…tape 8 : Corriger son brouillon
 
Voici un texte Ècrit par Julie, une ÈlËve de 5e. Vous allez líamÈliorer de maniËre progressive :
 
Image 3
 
Les consignes
1. Dans ce texte, pouvez-vous repÈrer les deux parties demandÈes dans la consigne ?
2. La premiËre partie de la scËne vous paraÓt-elle suffisamment dÈveloppÈe ?
3. Le texte montre-t-il líÈmotion, la frayeur du personnage qui dÈcouvre le mÈfait ?
4. Le lecteur se pose-t-il des questions ‡ la fin de la scËne ? Lesquelles ? Sous quelle forme ces questions apparaissent-elles dans le texte ?
 
Deux gestes de correction du brouillon
1. Ajouter
¡ quel (s) endroit (s) du texte pouvez-vous ajouter des dÈtails ? Pourquoi ? Lesquels ?
2. DÈplacer
Pour mettre en relief un moment clef, vous connaissez la technique du retour en arriËre (voir p. 00)
Quelle phrase pourrait commencer le texte ?
Quels faits pourraient Ítre racontÈs ensuite par un retour en arriËre ?
 
Il existe aussi des cas o˘ il faut pratiquer un dÈplacement, ‡ líintÈrieur mÍme de la phrase, afin de la rendre plus facile ‡ lire. Effectuez ainsi un dÈplacement dans la phrase suivante, et donnez-en la raison :
 

La correction de la langue
VÈrifiez líaccord sujet-verbe, surtout avec le sujet collectif ´ tout le monde ª
VÈrifiez la conjugaison de la 1e personne du singulier du passÈ simple (rencontrer, crier).
VÈrifiez dans le dictionnaire : au moin, un crie, se ralumer, dÈgoutant, quelqun.
 

…tape 9 : Inventer des pÈripÈties, maintenir le suspens
 
Dans un rÈcit policier, certains passages sont quasiment obligatoires.
Les trois scËnes indispensables au rÈcit sont la dÈcouverte du mÈfait, que vous avez dÈj‡ Ècrite, une scËne díinterrogatoire díun suspect, et la scËne de dÈcouverte de líÈnigme.
La scËne díinterrogatoire est une scËne de dialogue (voir p.00). Cíest líenquÍteur qui la mËne, et le suspect doit mÍler des paroles vraies et des mensonges ou des omissions. Elle contient des indices qui serviront ultÈrieurement ‡ líenquÍteur.
Voici une scËne díinterrogatoire tirÈe díun roman cÈlËbre :
 
Líinterrogatoire de la vieille dame
Dans un wagon isolÈ de líOrient-Express, on a retrouvÈ le cadavre de Ratchett tuÈ de douze coups de couteau. Parmi les douze suspects interrogÈs tour ‡ tour, figure une vieille princesse russe.
 
La porte venait de síouvrir et la princesse Dragomiroff entra dans le wagon-restaurant. Elle vint droit vers les trois hommes qui se levËrent aussitÙt.
Sans prÍter attention aux deux autres, elle síadressa ‡ Poirot.
´ Monsieur, je crois que vous avez un mouchoir ‡ moi. ª
Poirot jeta ‡ ses compagnons un regard triomphant.
´ Estce celui-ci, madame ? ª
Il montra le petit carrÈ de batiste.
´ Oui, cíest cela mÍme. Voici mon initiale dans ce coin.
ó Pourtant, madame, síÈcria M. Bouc, cette lettre est un H et, si je ne me trompe, votre prÈnom estÖ Natalia. ª
Elle le dÈvisagea froidement.
´ Cíest exact, monsieur. Mes mouchoirs sont toujours marquÈs en caractËres russes : un N síÈcrit H en russe. ª
M. Bouc en demeura un instant abasourdi. Cette vieille dame indomptable avait dÈcidÈment le don de le mettre mal ‡ líaise. Il murmura :
´ MaisÖ ce matin vous ne nous avez pas dit que ce mouchoir vous appartenait.
ó Me líavez-vous demandÈ ? rÈpondit la princesse díun ton sec.
 
Agatha Christie, Le Crime de líOrient-Express, L.G.F., 1981
 

Le suspens
 
Vous pouvez vous contenter de rÈdiger les trois moments indispensables ‡ votre rÈcit. Mais il est beaucoup plus amusant de rÈdiger líhistoire en totalitÈ, mÍme si cela doit nÈcessiter un gros effort.
Pour vous aider ‡ crÈer une atmosphËre ou ‡ Ècrire un moment palpitant, voici quelques extraits de nouvelles ou de romans, dont vous pourrez vous inspirer :
Marguerite Marranos síenfuit vers la CÙte díAzur aprËs avoir dÈpouillÈ ses cinq complices du butin dont ils venaient de síemparer.
La Porsche crissa, vira, dÈrapa dans le sens des aiguilles díune montre affolÈe et piqua du capot en contrebas des rochers de bauxite, dans un embrouillamini de plantes jolies ‡ regarder mais dÈlÈtËres au toucher. Heureusement, la carrosserie efficace du vÈhicule líen protÈgea ; mais Melle Marranos Ècopa par contre díune blessure au front qui la fit aussitÙt pisser le sang, car elle avait heurtÈ le volant de plein fouet. Son minois en serait peut-Ítre durablement dÈfigurÈ, et cíest ‡ quoi elle songea díabord quand elle se rÈveilla, assommÈe par le heurt malencontreux et le soleil impitoyable, sa Porsche Ètant dÈcapotable. Elle eut la force de se pencher vers la boÓte ‡ gants, repoussa le revolver tout neuf díun geste agacÈ, en extirpa un miroir de poche quíelle maintint devant son visage et une bombe díeau de fraÓcheur dont elle síaspergea. Elle vit que ses dents Ètaient intactes, et elle en fut soulagÈe car elle aimait beaucoup ses dents tendanciellement disjointes, signe de chance disait-on. Ce jour-l‡, elle níen manqua point.
Henri Raczymow, Villa Mimosas, © Le Monde Gallimard, 1996.
 
Restauratrice de tableaux, Julia travaille au musÈe du Prado. La nuit tombe. Elle reÁoit un coup de tÈlÈphone de líassassin qui la traque et lui donne rendez-vous dans une salle dÈserte.
Elle sortit dans le couloir, pistolet au poing. A cette heure, líimmeuble Ètait dÈsert, ‡ part les gardiens qui faisaient leur ronde, mais elle ne savait pas o˘ les trouver en ce moment. Au bout du couloir, líescalier descendait en tournant trois fois ‡ angle droit, avec un vaste palier ‡ chaque changement de direction. LíÈclairage de sÈcuritÈ laissait planer une pÈnombre bleutÈe qui permettait de deviner les tableaux noircis par la patine sur les murs, la balustrade de marbre de líescalier et les bustes des patriciens romains qui montaient la garde dans leurs niches.
 
Arturo Perez Reverte, Le tableau du maÓtre flamand, © J.C. LattËs, 1993.
 


…tape 10 : La solution de líÈnigme
 

…tant donnÈ que vous líavez inventÈe en mÍme temps que le mystËre, la solution ne doit pas vous surprendre, mais elle doit surprendre le lecteur (voir extraits díAgatha Christie, p. 00).
Deux difficultÈs doivent Ítre rÈsolues :
1. ó Aucun ÈlÈment de líÈnigme ne doit Ítre oubliÈ (tous les dÈtails ó empreintes, horaires, tÈmoignages ó doivent síemboÓter comme dans un puzzle terminÈ. Tout doit síexpliquer de maniËre rationnelle : le fantastique níest pas admis ici.
2. ó Le lecteur ne doit pas avoir trop vite devinÈ qui est le coupable, de maniËre que la lecture reste intÈressante jusquí‡ la fin.
La scËne de rÈsolution du mystËre est la grande scËne dans laquelle líenquÍteur dÈploie tous ses talents : intelligence, mÈmoire, esprit de synthËse, luciditÈ, qualitÈs humaines.
 
…tape 11 : SíÈvaluer et Èvaluer les autres Èquipes
Pour Èvaluer le rÈcit, prÍtez attention aux points suivants :
 
Líintrigue
 
ï quel est le problËme ?
ï qui est la victime ?
ï o˘, quand et par qui a-t-elle ÈtÈ trouvÈe ?
ï quels sont les indices ?
ï quelle est la solution ?
ï qui est/sont le/s suspect/s ?
ï qui est coupable ?
ï quel est le mobile du coupable ?
ï comment le coupable a-t-il procÈdÈ ?
 

La narration
 
ï Quels sont les diffÈrents personnages ?
ï que sait-on díeux ?
ï sont-ils variÈs (sexe, ‚ge, milieu, caractËre) ?
ï Quels lieux, quels dÈcors, quels objets sont ÈvoquÈs ?
ï Quel est le dÈcoupage du temps ?
ï Quel est le narrateur ? A-t-il un rÙle particulier dans líhistoire ou est-il simple tÈmoin ?
ï Le point de vue choisi (3e personne ou 1e personne) est-il maintenu avec cohÈrence dans líensemble du rÈcit ?
 
Les descriptions
 
ï qui est dÈcrit ?
ï quels objets sont dÈcrits ?
ï ‡ quels endroits du texte sont placÈes ces descriptions ?
ï quel est le rÙle des descriptions dans le texte ?
 

…tape 12 : Communiquer son histoire
AprËs ce grand effort, vous avez bien mÈritÈ de communiquer votre úuvre ‡ la classe.
Vous pouvez la lire ou, mieux, si vous líavez mise au net ‡ líaide díun ordinateur, líimprimer et la faire lire autour de vous.
 
Et pourquoi ne pas faire un recueil des nouvelles Ècrites par la classe ? Pensez ‡ la mise en pages, aux illustrations.
 
Le Centre europÈen pour la promotion des Arts et des Lettres donne la dÈfinition suivante : " BrËve, intense, dramatique, la nouvelle littéraire n'est pas un roman en miniature. Son rythme est plus rapide, plus haletant et il n'y a pas de place pour de longues descriptions, digressions philosophiques ou analyses et introspection psychologique. Les personnages sont rÈels (ou probables) dans un contexte historique et gÈographique identifiable : ce qui le distingue de celui du conte."
Vous devez veiller ‡ ce que votre texte corresponde ‡ cette dÈfinition.
2
Les toutes premiËres phrases de votre nouvelle doivent accrocher le lecteur. Pour cela, il est nÈcessaire que líaction dÈmarre rapidement. Ensuite, tout au long de la nouvelle, ce sera líaction qui gouvernera la psychologie des personnages et la rÈvÈlera au lecteur, sans que vous ne deviez pour cela faire de dÈveloppements psychologiques, philosophiques...
3
Le dÈcor mis en scËne dans votre nouvelle doit aider ‡ faire comprendre líhistoire, sans dÈtails superflus ! Il doit participer ‡ líaction. Il síagit de compenser la briËvetÈ du format de la nouvelle par sa profondeur.
4
La chute de votre nouvelle doit Ítre IMPREVISIBLE, brutale, surprenanteÖ Mais aussi pertinente et cohÈrente ! (une bonne chute surprend tellement quíelle pousse le lecteur ‡ rÈinterprÈter tout le dÈbut de la nouvelle.) La fin de votre nouvelle peut Ítre ambiguÎ, si vous le souhaitez.
5
Choisissez pour votre nouvelle un titre qui ajoute du sens ‡ líintrigue (sans toutefois dÈvoiler le ressort de líintrigue de prime abord afin de prÈserver le suspense).
6
Soignez les qualitÈs de la narration, de líimagination et les qualitÈs littÈraires de votre nouvelle. Les ressources de la langue permettent de crÈer des Èmotions et des effets qui captiveront le lecteur.
 




Les techniques díÈcriture, inspirÈes des cours de journalisme, permettent de rapprocher un texte de son objectif initial : informer (journalisme), distraire (littÈrature), vendre (publicitÈ), partager (tÈmoignage), etc. Nombreuses et rarement formulÈes par la plupart des rÈdacteurs, elles Èvoluent avec le langage et les mÈtiers de l'Ècrit.
 
En ce sens, elles intÈressent toutes les catÈgories littÈraires, dans la mesure o˘ líauteur recherche une certaine efficacitÈ. Bien que fort nombreuses, on peut Èbaucher quatre catÈgories non exhaustives :
 
1 - Le journalisme a codÈ les techniques modernes
 
On considËre qu'‡ líorigine, les rËgles díÈcriture journalistique visent líinformation des lecteurs. Les techniques sont donc tournÈes vers cet objectif, en suivant des rËgles de lisibilitÈ, rigueur díÈcriture (sans parler de la vÈrification des faits), hiÈrarchie des ÈlÈments pour prÈsenter d'abord le plus important. Une des premiËres rËgles díÈcriture journalistique consiste ‡ concentrer líinformation dans une phrase informative en rÈpondant aux ì5Wî, ces cinq questions anglaises souvent traduites par six interrogations : qui, quoi, o˘, quand, comment (et pourquoi) ? Líobjectif dÈontologique de ce genre demeure l'atteinte de la vÈritÈ. Les contraintes, nombreuses, voient en prioritÈ le manque des espaces de diffusion en compÈtition avec l'avalanche díinformations ‡ transmettre. Dío˘ la nÈcessitÈ díopÈrer un choix par hiÈrarchie dÈcroissante des informations, et líutilitÈ de titrer prÈcisÈment chacune afin díaccÈlÈrer la consultation des sujets dans l'intÈrÍt du lecteur.
 
2 - Líorigine des techniques dans la littÈrature
 
De son cÙtÈ, la littÈrature utilise, depuis la naissance du langage Ècrit (systËme d'Ècriture), ses techniques narratives dans le profane ou le sacrÈ : beautÈ du style, instrumentation du suspense, imagination et fantaisie des personnages et des situations, utilisation de registre lexicaux variÈs et contrastÈs, codage de líexpression selon le degrÈ díinitiation, etc.
 
Líobjectif avÈrÈ Ètant de capter líattention du lecteur par le plaisir de lire : beautÈ de la langue, scÈnario captivant, profondeur des Èmotions, puissance des idÈologies ou croyances, etc. Líexplosion du marchÈ littÈraire tÈmoigne de la floraison des intÈrÍts pour le plaisir de lire, et de líespace offert ‡ tous les auteurs qui souhaitent inventer ou expÈrimenter de nouveaux procÈdÈs díÈcriture. En ce sens, la bande dessinÈe rappelle líorigine de líÈcriture, et procËde díune maniËre qui rappelle immanquablement les scribes dí…gypte et les lithogravures prÈhistoriques.
 
3 - Le savoir-faire de diffuseurs traditionnels
 
Si leurs compÈtences sortent des strictes techniques rÈdactionnelles, les professionnels de la publication (Èditeurs de livres et journaux), ont laissÈ une marque de leur savoir-faire dans líÈcriture, notamment par líadoption de rËgles typographiques. D'autres, comme les publicitaires, ont ajoutÈ leur habiletÈ ‡ prÈsenter le texte selon une mise en page et un graphisme valorisant.
 
4 - Les innovations de la diffusion internet
 
Quant aux nouveaux mÈdias Èlectroniques, et ‡ líexplosion de la production Ècrite sous la forme de blogs, ils ont Ègalement vu naÓtre un univers de techniques propres, influencÈ par les procÈdures informatiques, mais aussi par le mode de consommation de textes lus sur Ècran díordinateur. Par exemple, líanalyse des comportements de lecture sur la Toile tient compte de la fatigue physique plus grande quíavec un livre (nerf optique, rayonnement ÈlectromagnÈtique, bruit, position assise), ou de la nature infidËle de líinternaute trouvant son plaisir et son intÈrÍt ‡ naviguer díun site ‡ líautre, dans une vaste concurrence de tous les genres. Sans oublier líavantage interactif qui permet ‡ líauteur díÈchanger avec ses lecteurs.
 




Quelques idÈes pour la narration : - simple rÈdaction ‡ la premiËre personne : http://site.voila.fr/maily/recueils/paradoxe_et_vice_versa/marine.pdf (attention, cet exemple est cependant un conte et non une nouvelle) - rÈdaction ‡ la premiËre personne, avec narrateur qui s'adresse ‡ un "tu" : http://site.voila.fr/maily/recueils/paradoxe_et_vice_versa/les_roses_sont_elles_rouges.pdf (exemple d'une jolie nouvelle romantique) - simple rÈdaction ‡ la troisiËme personne : http://site.voila.fr/maily/recueils/paradoxe_et_vice_versa/coups_de_fouet_coup_de_foudre.pdf (excellent conte de noÎl pour adultes et adolescents) - rÈdaction "journalistique" : http://site.voila.fr/maily/blog/textes/textes_brefs/le_mystere_de_l_oeuvre_ultime.pdf (exemple d'une nouvelle sÈlectionnÈe par un jury de professionnels en octobre dernier [2009]) ... Il y a d'autres possibilitÈs ! Avant de trouver "la bonne maniËre de raconter", il faut parfois changer la personne ‡ laquelle le narrateur s'exprime, ou bien choisir un autre personnage comme narrateur et donc changer de point de vue ; ou encore commencer ‡ un autre moment de l'histoire (et donc "omettre" certains dÈtails au dÈbut qui ne seront rÈvÈlÈs que par la suite...), etc. C'est normal d'hÈsiter, de t‚tonner... Dans ce cas, il faut faire plusieurs essais et voir lequel "fonctionne" le mieux. En gÈnÈral, une fois qu'on "tient le bon bout", on le sent ! Bonne chance !
 



Avec un peu d'imagination, on peut relier ÈnormÈment de sujets au hasard... A vous de trouver celui qui vous inspirera. Ces quelques citations de Balzac vous y aideront peut-Ítre : ´ Le hasard est le plus grand romancier du monde ; pour Ítre fÈcond, il n'y a qu'‡ l'Ètudier. ª, ´ Les gens qui veulent fortement une chose sont presque toujours bien servis par le hasard. ª, ´ On est jamais aussi bien servi que par le hasard. ª, ou encore, de RenÈ Daumal : "Le hasard est plus docile qu'on ne pense. Il faut l'aimer. Et dËs qu'on l'aime, il n'est plus hasard, ce gros chien imprÈvu dans le sommeil des jeux de quilles." ou de Paul Eluard : "Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous. ", ou de Victor Hugo : "Tout ici-bas Ètant sous le hasard, Líhomme, ignorant auguste, Doit vivre de faÁon quí‡ son rÍve plus tard, La vÈritÈ síajuste.",...
Si vous sÈchez vraiment, creusez le thËme dans des encyclopÈdies,menez des recherches sur des plateformes de blogs (sur lesquels ont trouvent des rÈcits souvent trËs personnels qui peuvent donc prÈsenter des visions originales sur le thËme, et ainsi vous inspirer), sur divers moteurs de recherches... Et lisez (tout ce que vous voudrez, du moment que cela sollicite votre imagination!), regardez des films (toujours dans le but de solliciter l'imagination), sortez observer des vitrines, des dÈcorations, etc... En cas de panne d'inspiration, toute activitÈ en appelant ‡ votre imagination est bonne !!! Enfin, si vous Ítes toujours bloquÈe, imposez-vous un 2Ëme sujet (original, si possible) ‡ mettre en relation avec "le hasard", (prenons ici pou exemple "un pantalon"). Ensuite, votre cadre de recherche Ètant ainsi limitÈ, inventez un ÈvÈnement surprenant, problÈmatique, voire fatidique, impliquant ‡ la fois "le hasard" et "le pantalon"). Vous verrez que, contrairement ‡ ce qu'on pense souvent, il est gÈnÈralement plus facile de crÈer une histoire inattendue et qui tienne parfaitement debout lorsque l'on s'impose dËs le dÈbut des contraintes assez sÈvËres ! Si jamais vous ne parvenez pas ‡ vous dÈcider sur un sujet, je vous suggËre, ‡ tout "hasard" de travailler sur "le garÁon manquÈ" par exemple... Mais les sujets sont illimitÈs !!! Vous avez d'ailleurs probablement vos sujets de prÈdilections : ce sont peut-Ítre tout simplement ceux-l‡ qu'ils faut creuser... Bon courage !
CONSEILS D'ECRITURE
 

Conseil n∞1 : …prouvez votre motivation.
 
Un concours de romans ne síaborde pas comme un concours de nouvelles. Il ne síagit pas ici de rendre un texte de quelques pages mais bien de produire ‡ terme un ouvrage complet díune centaine de pages au minimum. Pour le concours Flammarion par exemple, la limite est en soi affreuse et complËtement dÈplacÈe par rapport ‡ líobjet : un synopsis de 5000 signes maximum, ainsi quíun dÈmarrage de 7500 signes maximum. 7500 signes, ce níest rien ou pas grand-chose, le premier chapitre, 8 ‡ 10 pages en interligne double, autant dire une tÍte díÈpingle dans un projet romanesque. Avant de vous engager, et parce quíon a rappelÈ les statistiques en ce domaine (beaucoup de vellÈitaires, de vantards et peu de personnes qui vont au bout), reposez-vous la question : est-ce que jíai envie díÈcrire ou juste de prÈtendre que je suis Ècrivain ?
 
Rappelons les fondamentaux du mÈtier : síenfermer dans une piËce vide et composer des histoires pendant des jours et des jours. Est-ce que je ne prÈfËre pas sortir en boÓte, me faire des amis sur facebook ou partir en vacances avec ma famille ? Avant de vous y mettre, soyez clair avec vous-mÍme, cela vous ÈviteraÖ de vous dÈcevoir. Il y a deux choses horribles lorsquíon se met ‡ Ècrire : la premiËre est de ne pas y arriver du tout, la seconde de ne pas y arriver tout ‡ fait.
 
 
Conseil n∞2 : Restez modeste.
 
Pour aborder un concours de ce genre et plus gÈnÈralement le travail romanesque, la modestie síimpose. Difficile de se poser en rÈvolutionnaire sur le premier jet, gardez cela pour le deuxiËme ou le troisiËme roman. Imposez-vous une relecture technique et mÈcanique des romans que vous prÈfÈrez, dÈcortiquez-les et vous verrez que bien souvent ils reposent sur une ambition simple et mesurÈe, síinscrivent dans une lignÈe existante et une filiation relativement commune pour líÈpoque. MÍme les grands rÈvolutionnaires, du fond et de la forme, y sont allÈs piano. Les grandes avancÈes (Joyce, Proust, K. Dick,Ö) sont des avancÈes de moineau par rapport au cours de líhistoire romanesque. Ne vous prenez pas les pieds dans le tapis.
 
Pour un concours, pensez que les jurÈs se considËrent, par nature, comme plus douÈs et supÈrieurs ‡ la majoritÈ des talents quíils vont croiser : ne soyez pas prÈtentieux, jouez la carte de la simplicitÈ.
 
 
Conseil n∞3 : Instaurez une routine (hygiËne) de travail.
 
On revient aux consÈquences du conseil n∞1. Il ne suffit pas de vouloir Ècrire un roman : il faut líÈcrire. Pour cela, une seule solution : se plonger dans la routine de líÈcrivain. Rejetez líimagerie rimbaldienne : ni drogue, ni alcool, ni dÈrËglement des sens, pas de fl‚nerie et de virÈes au bistrot. Un ordinateur, un crayon, une feuille, un Paperblanks, ce que vous voulez. On ne parle pas ici de rendre une copie de franÁais ou une composition quíon prÈparerait la veille de sa restitution. Il síagit díun roman, de centaines díheures de travail. Pour rÈussir, il faut que vous vous astreignez ‡ Ècrire et donc ‡ consacrer un temps rÈgulier et prÈservÈ pour ce travail. Vous aimez Ècrire ? Oubliez Áa : au fil des pages, des versions, des rÈÈcritures, cela deviendra quelque chose que vous essayerez díÈviter ‡ tout prix. Vous aurez toujours quelque chose de mieux ‡ faire. Conseil díami : une plage de travail rÈguliËre, sanctuarisÈe.
 
Si vous níavez rien ‡ Ècrire, si vous níavez pas envie, enfermez vous et regardez votre page blanche jusquí‡ ce quíelle vous fasse mal aux yeux. Cíest ainsi quíon apprend et quíon Èprouve sa vocation. Que les choses soient dites : vous ne serez pas Ècrivain aprËs le premier chapitre, aprËs le deuxiËme. Vous ne serez pas Ècrivain aprËs le plan, le script ou le synopsis. Vous ne le serez que lorsque vous aurez TOUT terminÈ une fois et que vous serez prÍt ‡ recommencer.
 
 
Conseil n∞4 : Ne versez jamais dans l'ennui.
 
Que ce soit pour un concours ou pour une publication traditionnelle, posez-vous la question : est-ce que ce que je raconte est intÈressant ou chiant comme la mort ? Si vous vous relisez immÈdiatement ou quelques jours plus tard et que vous-mÍme Èprouvez de líennui ‡ vous lire, avez envie de sauter certains passages (le signe suprÍme), cíest que quelque chose cloche. Pensez aux fondamentaux du travail en feuilleton (on nía jamais fait beaucoup mieux) : un ÈvÈnement par chapitre au minimum, un ÈlÈment qui fait avancer le schmilblick, un facteur díÈvolution des personnages, une surprise. Si vous vous ennuyez vous-mÍme ‡ Ècrire et ‡ raconter, changez de loisir.
 
 
Conseil n∞5 : Fichez vos personnages.
 
La rËgle díor de la composition romanesque vaut pour tous les genres : il faut soigner ses personnages. Pour líexercice proposÈ par WeLoveWords/Flammarion par exemple, il va vous falloir au moins 2 personnages centraux et amoureux (homme-femme, femme-femme, homme-homme, Èvitez la zoophilie et la pÈdophilie, encore quíun extra-terrestre peut Ítre utilisÈ ‡ bon droit). Il vous faudra aussi un ÈlÈment perturbateur (un mÈchant ou un ÈvÈnement exogËne type maladie, origine sociale, ÈvÈnement politique,Ö).
Pour chacun de ces caractËres, vous pouvez dresser une petite fiche avec le nom, prÈnom, les origines sociales, le caractËre, profession, go˚ts, dÈgo˚ts, description physique,Ö. Inscrivez tout cela le plus clairement possible, sur le papier ou dans votre tÍte, et passez au crible de ce profil psychologique toutes les situations que vous proposerez ensuite ‡ ces personnages. Síagissant du thËme de la comÈdie romantique, vous pourrez jouer sur les motifs du genre, plutÙt cinÈmatographiques : revoyez les films de Capra ou de Blake Edwards pour líinspiration.
 
A priori le meilleur schÈma consiste ‡ prendre des personnages que tout oppose et qui vont Ítre rÈunis (ou non) et se dÈcouvrir au fur et ‡ mesure du rÈcit. A partir de l‡, tout est possible : mort, SF ; rÈincarnation, divorce, adultËre, homosexualitÈ, trahison, voyages, vie de coupleÖ. Cíest l‡ que dÈmarre le boulot. Mais tout cela ne marchera que si vos personnages principaux ont ÈtÈ prÈalablement bien dÈfinis.
 
Nom/PrÈnom/Surnom :
 
Portrait physique
1. Sexe :
2. ¬ge :
3. Taille et poids :
4. Visage (couleur des cheveux, yeux, peau, nezÖ) :
5. Silhouette :
6. Apparence (soignÈ/sale, beau/laid) :
7. Signes particuliers (cicatrices, ticsÖ) :
8. Maladies :
9. VÍtements habituels :
10. Accessoires habituels (pipe, bijoux, lunettesÖ) :
 
Situation familiale et sociale
 
1. Classe sociale (modeste, moyenne, haute) :
2. MÈtier/fonction (travail, horaire, salaire) :
3. …ducation (durÈe, Ècoles, matiËres favorites ou pas, cultureÖ) :
4. Vie familiale (parents vivants ? sÈparÈs ? divorcÈs ? orphelin ? Leur mentalitÈ,
leur cadre de vie, leurs habitudes/qualitÈs/dÈfauts) :
5. Valeurs morales (honnÍtetÈ, honneur, courage, patience, respect, tolÈrance ou le contraireÖ) :
6. Situation familiale (cÈlibataire, mariÈ, divorcÈÖ) :
7. NationalitÈ :
8. Place sociale : effacÈe ou forte (clubs, associationsÖ) :
9. ActivitÈs de loisirs : lectures, journaux, sports, bricolageÖ :
 
Portrait psychologique
1. CaractËre (nerveux, apathique, sentimental, rÍveur, colÈreuxÖ)
2. Attitude face ‡ la vie (actif, militant, suiveur, rÈsignÈ, dÈsillusionnÈÖ) :
3. Complexes personnels (peurs, superstitions, obsessionsÖ) :
4. Niveau díintelligence :
5. CapacitÈs particuliËres (maths, littÈrature, cinÈma, informatiqueÖ) :
6. Relations avec les autres (extraverti, introvertiÖ) :
7. QualitÈs (imagination, logique, intuitionÖ) :
 




Conseil n∞6 : Collez au thËme du concours.
 
Le jury fonctionnant au dÈpart comme une petite dÈmocratie, il est ‡ parier que le travail rÈcompensÈ se situera dans la juste moyenne de ce qui est acceptable. Si un lÈger dÈcentrement par rapport au thËme est ‡ conseiller (il ne faut SURTOUT pas paraÓtre scolaire ou besogneux), une variation trop subtile ou que vous seriez le seul ‡ comprendre par rapport au thËme principal vous Èliminerait ‡ coup s˚r.
 
Lisez attentivement les instructions du concours. Pour celui de Flammarion en líoccurrence : ´ Gardez le happy end, explique-t-on, scÈnarisez, mais soyez rÈaliste, trash, signifiant, moderne. ª Quíest-ce que cela veut dire ? Quíon níest pas prÍts ‡ publier le nouveau Mishima et ‡ cÈder sur le public cible qui a ÈtÈ prÈ-ÈtudiÈ (sans doute en souffflerie marketing) pour recevoir ce cadeau de Dieu : votre futur manuscrit. ComÈdie romantique veut dire ce que Áa veut dire : la fin heureuse, les oiseaux qui chantent et les petites fleurs dans les yeux. Pas la peine de síen affranchir. Il y aura toujours quelquíun dans le jury qui lËvera le doigt en disant : ´ Je suis dÈsolÈ, pour moi, le romantisme ce níest pas Áa. Cíest un bon livre mais il níest pas assez dans le thËme. ª Pariez ce que vous voulez que cette voix finira TOUJOURS par líemporter.
 
 
Conseil n∞7 : Ne recherchez pas l'originalitÈ ‡ tout prix
 
Ce conseil de bon sens síarticule Èvidemment avec le prÈcÈdent. Il y a deux erreurs ‡ ne pas commettre lorsquíon síengage dans líÈcriture díun roman, a fortiori pour un concours : la premiËre est de croire quíil síagit díun travail de fantaisiste, díun produit de líimagination ; la seconde est de penser quíil faut ‡ tout prix Ítre original parce ce que cíest ce qui fait la diffÈrence. MÍme lorsque Baudelaire vous invite ‡ plonger vers le ´ Nouveau ª, il sait quíil níen sera rien et que le ´ Nouveau ª en question a toutes les chances de ne pas síÈcrireÖ aprËs lui.
 
LíapprÈciation de líoriginalitÈ ne tient pas au jugement que vous en aurez, pas plus quíelle ne repose a priori sur une tentative de faire original. Ce qui nous amËne au conseil n∞8.
 
 
Conseil n∞8 : …crivez ‡ propos de ce que vous aimez. Mais soyez prÈcis.
 
Il fut un temps o˘ le conseil du chef Ètait díÈcrire sur ce quíon connaÓt. La doctrine síest assouplie avec les annÈes et on peut considÈrer quíil est admis aujourdíhui díÈcrire sur ce quíon aime, sur ce qui nous intÈresse. Cela signifie en clair que vous Ítes autorisÈ ‡ Ècrire sur tout (le Japon ou líAfrique, mÍme si vous níy avez jamais foutu les pieds) ‡ condition que vous aimiez Áa et donc que vous fassiez líeffort nÈcessaire pour devenir irrÈprochable sur le sujet. Vous pouvez vous autoriser quelques approximations mais pas au dÈmarrage : soyez prÈcis, documentez-vous, potassez votre sujet, cherchez des plans, des faits (un travail de prÈparation aujourdíhui extrÍmement facilitÈ par Internet). Voyez Houellebecq et sa polÈmique Wikipedia.
 
ConsidÈrez que la littÈrature est une sorte díoral díexamen dont vous avez le choix du sujet. ´ Mon hÈros ne doit pas Ítre un ingÈnieur en physique nuclÈaire si je níai moi-mÍme aucune notion de ce que cela implique. Mon hÈroÔne ne doit pas Ítre une SDF travelo brÈsilien si je ne sais rien sur les travelos brÈsiliens, etc, etc. ª
 
 
Conseil n∞9 : FaÓtes un plan.
 
Il est probable que si vous Ècrivez un livre un jour, votre plan de dÈpart explosera en vol, quíil sera amendÈ, retouchÈ, dÈtournÈ, voire carrÈment parasitÈ par díautres fils narratifs, des dÈrivations,Ö. Cela ne veut pas dire que vous pouvez vous engager dans líÈcriture avec votre seul gÈnie en bandouliËre. Le plan que vous aurez noirci avant líaventure un peu ‡ la va vite et dans líexcitation de votre ´ crÈation ª dionysiaque va trËs vite devenir votre SEUL ami quand vous vous retrouverez comme un gland dÈgrisÈ devant votre table de travail. Accrochez-vous ‡ lui, revenez y comme síil avait ÈtÈ prÈparÈ par un autre, faites lui cracher la vÈritÈ du livre et vous serez díautant plus libre ensuite pour ne pas lui obÈir.
 
Quíest-ce quíun plan au juste ? Est-ce un scËne ‡ scËne, un page ‡ page, un simple draft avec les grandes lignes de líhistoire, un chapitrage grossier o˘ líon inscrit ce qui va se passer ? Les concours vous invitant ‡ adopter une logique cinÈmatographique, le plus simple est certainement de dÈcouper votre futur roman en chapitres dÈcrits ‡ la faÁon de scËnes de thÈ‚tre : o˘ sommes-nous, quand, avec qui, quíest-ce qui se passe... Petite astuce, toujours empruntÈe aux feuilletonistes, inscrivez noir sur blanc pour chaque scËne la ´ couleur ª, líambiance ou la tonalitÈ que vous voulez donner ‡ la scËne : comÈdie, tragÈdie, fantastique (Èvitez les scËnes de sexe pour un premier roman, síil vous plaÓt, les clichÈs, les trucs torrides),Ö.
 
 
Conseil n∞10 : Ne demandez pas líavis de vos proches.
 
Je choisis volontairement díÈvoquer cette question cruciale ‡ la fin. LíÈcrivain doit Ítre seul le plus longtemps possible. ConsidÈrez une fois dans votre vie que vous Ítes le dernier homme, que vous ne connaissez personne et surtout pas quelquíun capable díapprÈcier ce que vous faÓtes. Vos amis vous admireront ou vous mÈpriseront, ils vous aimeront plus ou moins, mais une chose est s˚re ILS VOUS MENTIRONT. Votre Èpouse est faite pour Áa, níest-ce pas ?
Il níy a rien de plus amateur que díaller se faire relire (le cuir) dËs quíon a noirci 10 pages. Est-ce quíil viendrait ‡ líidÈe díun ouvrier du BTP díaller rameuter du monde aprËs quíil a posÈ la premiËre ligne de parpaing ? Un jardinier fait-il admirer son travail avant les semailles ? Si vous voulez Ítre respectÈ et sÈrieux, níallez pas au conseil avant díavoir bouclÈ votre projet. Ne vous rÈfugiez pas derriËre les pÈnibles ´ ce níest quíun premier jet ª, ´ il y a encore beaucoup de travail dessus ª. Ce níest pas parce que vous essayez díÈcrire quíil faut, en plus, Ítre pathÈtique. Vous le serez suffisamment en díautres occasions. Soit vous Ítes assez s˚r de vous pour dÈpasser le conseil n∞1 et tout ce quíil implique, soit vous feriez mieux de rester chez vous ‡ regarder la tÈlÈ.
 
LíÈcriture est du dÈbut ‡ la fin un acte solitaire. Vous ne trouverez pas un Ècrivain compÈtent qui vous dise autre chose. Si votre but est díÍtre publiÈ ou de remporter un concours, níautorisez personne díautre que vous ‡ poser les yeux sur votre manuscrit avant díavoir reÁu le verdict implacable de líÈditeur ou du jury. Le reste serait une perte de temps et une vaine tentative díamortir un choc qui viendra síil doit venir.
 
A vos plumes, partez
 



Quels conseils puis-je vous donner pour l'Ècriture d'un livre ?
Il faut d'abord que vous sachiez qu'il existe autant de faÁons d'Ècrire qu'il existe d'Ècrivains. Ma mÈthode n'est certainement pas la meilleure, et je suis encore bien jeune pour pouvoir prÈtendre maÓtriser cet artisanatÖ Toutefois, je peux vous donner, en vrac, quelques petites pistes de rÈflexion, quelques conseils.
 
Les voici :
- La qualitÈ essentielle d'un Ècrivain, je crois, est la persÈvÈrance. Il faut Ècrire beaucoup, ne pas se laisser dÈcourager par les Èchecs, ni par les critiques. Chaque nouvelle page Ècrite est une nouvelle leÁon apprise.
- Le rythme est, pour moi, un ÈlÈment majeur dans l'Ècriture. Et ‡ tous les niveaux. Le rythme de la phrase, le rythme de l'intrigue, le rythme du chapitre, et le rythme du roman dans sa globalitÈ. Bref, il faut soigner cet aspect purement technique de l'Ècriture. Comme un conteur qui doit capter l'attention de ses auditeurs, l'Ècrivain doit retenir celle des lecteurs. Parfois, on a le don innÈ du rythme, cela vient tout seul. Ce n'est pas mon cas. La solution rÈside alors dans l'Èlaboration prÈcise d'un synopsisÖ Personnellement, je passe plus de temps ‡ prÈparer mes romans qu'‡ les Ècrire. Je rÈflÈchis pendant de longs mois ‡ leur structure, ‡ la faÁon de prÈsenter l'intrigue, de la construire. Et j'Ècris un synopsis dÈtaillÈ, chapitre par chapitre, d'une dizaine de pages, que je modifie, rÈarrange, corrige, jusqu'‡ ce que je sois satisfait de l'ensemble. AprËs seulement je passe ‡ l'Ècriture. C'est ma technique, mais ce n'est pas la seule, et chacun fait comme bon lui semble. Certains Ècrivains, comme Stephan Wul par exemple, n'ont jamais Ècrit un plan de leur vie et cela ne les a pas empÍchÈs de faire des romans magnifiquesÖ A vous de voir !
- Attention au temps. Le principal dÈfaut que je retrouve chez les " dÈbutants " (j'ai horreur de ce motÖ), c'est un manque de maÓtrise du temps. RÈflÈchissez bien au temps que vous utilisez dans la narration. Pourquoi raconter au prÈsent ? Pourquoi raconter au passÈ ? Il vous faut une bonne raison, mais une fois que vous avez choisi, restez fidËle ‡ votre choix ! Attention ‡ la concordanceÖ
- Les personnages. Pour moi, ce qui fait la force d'un livre, ce n'est ni son genre, ni son contexte. Ce sont les personnages. Plus ils sont profonds, crÈdibles, vivants, plus votre roman - ‡ mon avis encore une fois - sera fort. Il ne faut pas hÈsiter ‡ fouiller le passÈ de vos personnages. A savoir ce qui va motiver leurs choix. N'hÈsitez pas ‡ vous inspirer de gens que vous connaissezÖ
- Ne nÈgligez pas les descriptions ! C'est souvent ce qu'il y a de plus ennuyeux ‡ faire, les descriptions. Et pourtant, dÈcrire l'univers dans lequel Èvoluent vos personnages est essentiel. Il ne faut pas hÈsiter ‡ situer chaque scËne dans l'espace. Donner des couleurs, des sons, des lumiËres, des odeurs, donner de la vie !
De mÍme, n'hÈsitez pas ‡ couper vos dialogues de quelques petites descriptions, mettez vos personnages en mouvement, faites-leur faire quelque chose mÍme quand ils parlent. Allumer une cigarette, boire un verre. Bref, faites-en de vÈritables Ítres humainsÖ
BOOK II
 
Conseils d'écriture