1ER OPUS (cf guide touristique)
Était ce un pressentiment qu'avait Félix ?
On dit que les animaux peuvent sentir une catastrophe naturelle avant qu'elle ne se produise. Bien avant que les moyens humains modernes puissent les déceler. Il est vrai que Félix avait l'habitude, avec sa maîtresse, de subir bien des désagréments. Mais c’était tout autre chose que des catastrophes naturelles avec elle. Son mari, Jules, était d'une extrême patience avec elle. Du coup, il en était devenu extrêmement patient dans tous les domaines.
C’était ce qui pouvait en partie le caractériser, Jules : il était calme. Il ne l'a pas toujours été, mais depuis une trentaine d'années qu'ils vivaient ensembles, avec sa femme, il en avait bien eu à découdre.
« Ca ne te dérange pas, toi, toute cette poussière sur le tableau de bord ?
⁃C'est un peu normal, ma chérie. On est sur cette route depuis une heure. Le sable a bien raison d'en profiter pour s'installer. Peut être que lui aussi veut rentrer avec nous, quand on va retourner en France..
La réponse amusée de son mari ne plut pas trop à Berthe :
⁃Non mais regarde Jules! Y'en a partout. Même dans la boite à gants..c'est pas possible... et là aussi. Regarde !
⁃Mais je ne peux pas, je conduis. Tu t'en occupes très bien ma cherie .
La voiture filait juste à 80, et l'air chaud qui passait par les fenêtres ouvertes était des plus agréable. Et ca plaisait au chauffeur. Comme cette vue sur les palmeraies, magnifique, qui laissaient voir leurs grappes de dattes au soleil. Sur la route, on croisait des mulets qui tiraient des petites charrettes, avec dessus des gamins faisant avancer leur bourriquet à l'aide de baguettes cinglantes. Ils transportaient soit des dattes, à même le plancher, ou de la paille, ou des pierres pour les plus malchanceux des mulets. Les routes, parfois sinueuses, traversaient quelques petits villages fait de maisons en terre et paille. La couleurs des murs coïncidaient avec celle du désert. Partout où les yeux se posaient, il y avait cette couleur sable, le vert des palmes et le bleu du ciel.
Jules s'attendait, à chaque virage, à tomber sur un vélomoteur avec quatre ou cinq passagers ; un troupeau de chèvres monopolisant la route, suivant un vieil homme ; ou encore une femme, un fagot de paille sur la tête, accompagnée de quelques enfants longeant la palmeraie.
Il était aux anges alors que Berthe essayait de nettoyer l’intérieur de la voiture avec son chiffon, quand elle eu l'idée d'enlever la sable sur le levier de vitesse. Sur le frein à main. Et malheureusement « sous » le frein à main.
Félix l'avait senti venir ce coup là. Malgré cela, il fut surpris de la violence avec laquelle la voiture vola dans le décor quand elle souleva le frein pour y passer le chiffon. Il se senti projeté d'un côté, d'un autre puis .. trou noir !
Après être sortis indemnes de la voiture, qui se trouvait maintenant en dehors de la route, Jules et sa femme Berthe se serrèrent dans les bras, rassurés qu'ils étaient de s'en être sortis sans casse.
« Sans casse ? Parle pour toi ! Regarde la voiture... toute fichue ! Dit elle, les cheveux n'ayant plus leur belle tenue. Toute écrasée contre cet arbre ! Comment on va continuer ?
Sentant qu'il n'était pas nécessaire de la blâmer, Jules préféra la rassurer. Lui prit le visage dans ses mains : « Ce n'est pas un arbre ma chérie, c'est un Palmier dattier. Et puis on va bien trouver un garage pour ..
⁃FELIX ? Le coupa t-elle : où est Félix ? Mon dieu.. Féliiiiix..... !? Il n'est plus dans la voiture. Où est mon bébé ? Les yeux humides malgré la chaleur de l'après midi, elle se tourna vers con mari. Jules !??? Où est passé Félix ?
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La semaine avait pourtant bien commencée.
La veille, réveil aux chants des PINSONS à l’hôtel Cécile. La vue sur la place Djema el Fna pour ce premier repas de la journée était simplement incroyable. L'hôtel avait offert le petit déjeuner sur le toit à ce couple de francais quinquagénaires, pour leur troisième nuit à l’hôtel. Repas de luxe. CF ACCORD AVEC L'HOTEL (accepte les chiens) ET TMS !!
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« Tu te rends compte ? C'est un bon plan ca. Tu diras merci à la voisine.
⁃Beh oui. Pour une fois que Mme Carré me dit quelque chose d'intéressant. Elle me parle toujours de ses problèmes de transit. Elle me prend pour son médecin des fois je te jure.
⁃C'est parce qu’elle t'aime bien, ma chérie. Ouille c'est chaud !!! dit il en soufflant sur ses doigts. Tu es la seule qui aille voir comment elle se porte, c'est normale qu'elle se confie. Jules revenait quand même à l'attaque de son verre de thé à la menthe brûlant. Le meilleur qu'il n'ai jamais bu.
⁃Tu m’étonnes ! Elle radote de plus en plus et ses enfants viennent de moins en moins la voir. On peut pas l'abandonner c'te pauvre vieille. Enfin ! Toujours est il que si elle ne m'avait pas parlé de ce nouveau guide, ca aurait été quand même différent je pense.
⁃Hmm hmm... hou que c'est chaud !!
⁃C'est son bénévole des Petits Frères des Pauvres qui lui a montré ça sur sa tablette. Je te disait qu'il fallait que l'on s'en achète une ! Et y a d'autres bons plans qui nous attendent durant le voyage je suis sûre.
Jules appréciait le fait d'être sur ce toit, à Marrakech, avec sa femme et se remémorait l'appel à la prière de ce matin. Comme elle s’aperçût qu'il ne l’écoutait pas, Berthe se tut.
Il était tôt encore, mais le soleil commençait à être bien présent et les tentures au dessus de leurs têtes semblaient appropriées.
De sa place en hauteur, Félix pouvait voir les hirondelles passer comme des flèches dans les rues étroites de Marrakech. Elles viraient à angle droit comme des furies en se suivant à quelques centimètres les unes des autres. On aurait dit des avions de chasse. Il remuait la queue prés du visage de sa maîtresse. Les deux pattes avant sur le muret qui donnait sur la rue XXXXXXXXX et les deux pattes arrières sur les coussins qui servaient de sofa aux invités.
⁃Bon sang Félix ! Mets toi bien.. Couché. Et ne bouge plus.
⁃
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« Enfin arrivés !
⁃Oui, 2h ce n'est pas la mer à boire, mais voilà enfin l'oasis !
⁃Oasis oasis oh ! Oasis oasis ah ! Laisse sortir Berthe sur un air bien connu, alors qu'elle descend de la voiture, garée à l'ombre sur la place XXXX.
Le moteur n'était pas encore coupé, qu'une mobylette s’arrête à leur coté.
« Bonjour ! Vous cherchez un hôtel ? Vous cherchez un restaurant ? Vous voulez manger le meilleur couscous de tout le sud du Maroc ? Venez venez suivez moi. Suivez moi, je connais l'endroit où vous voulez aller.
Alors que Berthe ne l'avait pas vu les suivre depuis le pont à l'entrée du village, Jules avait suivi la scène où deux chauffeurs de mobylettes se disputaient le droit d'aborder ces touristes. Notre interlocuteur était donc le vainqueur.
« Hey ! Bonjour mon ami ! Comment vous vous appelez ? Lui lança t il, comme son sourire, en fermant la portière à son tour..
⁃Mais... !? Tu l'encourages.. arrête Jules ! Il va plus nous lâcher maintenant.
⁃Bonjour, vous êtes français ? Je le savais. Vous êtes de Marseille ? De Toulouse ? J'ai des amis qui vivent à Marseille. Ils s'appellent Jean Marc et Valérie. Ils viennent souuuvent au Maroc ; et ils viennent toujours me voir. Vous avez soif ? Suivez moi, je connais le meilleur restaurant avec le meilleur thé à la menthe du Maroc. Ma parole, vous allez voir.
⁃C'est pas vrai, se dit Berthe, il n’arrête pas !
⁃Berthe, ma chérie, un verre de thé après la route, ca ne se refuse pas !? On allait chercher un endroit où se poser. Voilà tout trouvé !
⁃Je veux pas d'un boui-boui moi, attention.
Jules reposa la même question à leur guide imposé. Il lui répondit qu'il s’appelait comme le roi du Maroc : Mohammed ! Avec presque un « r » entre le o et le a.
« Mohammed ! C'est le nom du prophète aussi, non ?
⁃Tu connais le prophète ? Dit il avec de grands yeux et un grand sourire. Tu sais qui est Mohammed Alayhi Tu connais le coran ? Tu es musulman alors ?
⁃Non, je m’intéresse seulement, lui répondit il amusé de tant d’énergie chez un homme de cet age.
alayhi wa sallam